petites notes (avec des croquants)

p e t i t e s n o t e s

(avec des croquants)

:

• la violence est un mode vie, elle vient de l’ignorance, mais encore, du déni ; nous contenons tous, hommes et femmes, un potentiel à la frustration et au passage à l’acte, qui se transmet de génération en génération en s’inscrivant dans la génétique, et par l’empreinte de nos gestes et paroles au quotidien.

.

.

.

• le manque le plus criant de l’Homme est la reconnaissance, celle même qu’il ne sait accorder à lui-même et aux autres.

.

.

.

• l’espace libre ne manque et ne manquera jamais, ni sur Terre ni dans le cosmos, sauf dans l’imaginaire sec et la pensée encombrée de croyances des humains.

.

.

.

• la révolution doit être celle de l’être, pour l’élever en lui-même et le reconstruire, puisque sa « révolte » aura tout détruit en lui autour de lui.

.

.

.

• libre est un rêve que seule la transfiguration de la mort permet, et encore — puisque déjà tout le vivant se trouve à être soumis à la gravité terrestre, (gravité dans tous les sens).

.

.

.

Publié dans écrivailleries, réflexion | Tagué , | Laisser un commentaire

insomnie

je ne dors pas, je t’écris

01h du matin

à force de tirant les poulies du ciel nous rapproche du solstice d’hiver et m’arrive une nuit emplies de réminiscences, celle qui mena à ma naissance un matin du 11 décembre dans une tempête de neige en 1965.

cette année là fêterait les 25 ans du Droit de vote de la Femme, lirait La Vallée des Avalés de Réjean Ducharme, verrait la fondation de la Fédération des Femmes du Québec, Malcolm X se ferait assassiner, ça brasserait encore au Vietnam… et moi j’apprendrais à respirer et vivre.

58 ans plus tard l’an 2023 finit de passer, avec ses guerres stupides de chez Stupide, la Crimée, l’Ukraine, Israël et la Palestine, les horreurs et l’abjection, le Liban se déchire, partout la faim et la tristesse se répandent, pourtant il paraît que nous vivons l’époque la plus pacifiée de l’Histoire humaine.

01h35 du matin…

58 ans plus tard je vois des grévistes vraiment en pétard car les requêtes fondées sont déposées (entre autres et en grande partie par les enseignantes et enseignants) depuis 1976, et cette année 2023, 84% des manifestants sont des femmes, des femmes dont l’engagement est fondamental parce que tourné vers le futur de la société : c’est plus que politique, il en va de la survie du Québec lui-même et celle de la Pensée distincte qui est en plein développement.

02h du matin

s’agirait-il d’un blocage ciblé et d’une ligne de pensée politique « infuse » de patriarcat, mais ligne encrée dure dure, et s’agirait-il que cette soit disant « pensée politique » rende aveugle au bon sens lui-même? car à bien y regarder le politique s’obstine obscurément depuis les années 1940 (l’année où les femmes obtinrent le droit de vote au Québec) à saboter le travail et l’avancée des femmes qui soignent et éduquent nos maigres hordes de petits québécois, travail et avancée sans lesquels il n’y a pas de société distincte et québécoise qui tienne.

pendant ce temps personne ne se rend compte de la violence de la situation, ni de la violence produite de part et d’autre, mais de la violence du parlement de vouloir interdir (faire taire, garrotter) une expression verbale (femme exploitée) aussi réelle soit-elle.

02h20 du matin

si Abraham Lincoln a un jour passé libéré le peuple noir d’Amérique, quelqu’un a-t-il libéré les blancs de l’esclavage qu’ils subissent par l’homme blanc? bien sûr que non! et que croit-on qu’il se passe en ce moment sinon qu’un sérieux mouvement qui va dans le sens de cette libération?

on a en mémoire que la Révolution Française n’aurait pas eu lieu si les femmes de Paris ne s’étaient pas mobilisées pour du pain ; l’avons nous bien appris et intégré? est-ce que les femmes et les hommes qui se mobilisent maintenant pour « le pain » des enfants présents et futurs résisteront devant l’indifférence édifiante et les insultes que lancent les politiques, et devant l’hiver presque arrivé?

02h45 du matin

le pouvoir en place compte bien sur les dents longues de l’hiver pour parvenir à bâillonner les travailleuses du futur, il compte sur le froid pour obtenir son statu quo (et on se demande qui tire les ficelles de la pantomime supposément démocratique, et qui subventionne une telle négligence), pouvoir qui sous ses discours plats en forme de planche de bois, semble préférer employer des ignares et des incultes.

ensuite on s’étonnera du taux d’échec scolaire et du taux de décrochage social, du piètre niveau d’alphabétisation, des pourcentages décevant en mathématique, en histoire, et on se plaindra de la lamentable dégradation de la langue française orale et écrite au Québec…

03h00 du matin (pince-moi si je rêve)

un peu plus on croirait un complot politique visant à détruire proprement le tissus social et les futurs possibles de la province. mais c’est pire encore parce que, à bien y regarder, cela semble une réelle réalité… et « ce n’est pas rose rose » comme on dit…

.

.

.

j’arrête sinon je vais tenir jusqu’à 08h00! allé zou je range mon 58ième balai et dépose mon corps dans un lit chaud (il fait froid) histoire de voir si la nuit m’apportera une idée, un conseil, un rêve, une utopie capotée, ou de la neige comme la nuit où je suis arrivée pour la première goulée d’air.

p.s.

et promis, je n’oublie pas d’aller faire la fête même si je ne sais pas trop quoi fêter ces temps-ci … attends… je vais me trouver un prétexte!

Publié dans écrivailleries, réflexion, truc-muche | Tagué , , , , | 4 commentaires

in/poème – des fleurs

des fleurs

je n’écris pas des fleurs

car elles meurent

à l’enfer de la guerre

dans les yeux des enfants

/

je n’écris pas des fleurs et des beautés

car elles meurent

de l’enfer de la guerre

dans les yeux des vivants

/

je n’écris pas des fleurs des beautés et l’amour

car ils se meurent

des enfers et des guerres

des hommes-animaux qui se pensent savants

/

je n’écris pas des fleurs

car je les implore

de fleurir vives où elles le doivent

avant qu’il ne soit trop tard

Publié dans à l'instant, écrivailleries, in/poème | Tagué , , , | Laisser un commentaire

chiennerie

c h i e n n e r i e

petite suite en forme d’os rongé

:

le ciel du Nord a jeté son manteau de chiens blancs

dans la cité grise et nos yeux avides

la poudre d’hiver brille ses feux

.

.

.

nous régurgitons sur les trottoirs glacés

les mottons de la vomissure des nouvelles

qui ne parlent que des guerres

.

.

.

car nous n’avons pas pris soin des chiens

ils rongent le monde

(nous n’auront nourrit que les pires)

.

.

.

la nuit tu ne sais plus si

cet aboiement qui t’éveille

est le tien ou celui d’un rêve

.

.

.

tandis que les étoiles meurent à 4h du matin …

loin, Israël et la Palestine combattent pour

l’os d’or de la souffrance

.

.

.

l’Ukraine pleure dans son drapeau

et sur les berceaux elle chante que

Poutine ne meurt assez vite…

.

.

.

la Crimée s’épuise

mais qui ne s’épuise pas

dans les mailles du cri

.

.

.

dans mon pays les femmes marchent et scandent

leur violence sur le train fou des Violences et de l’exploitation

que rien ne ralentit ni n’arrête

.

.

.

c’est le concours des dents longues

à force d’êtres traités pire que des chiens

on a le poil dressé comme des aiguilles

.

.

.

on marche dans la rue sale et trouée

mine de rien ou baveux comme un punk

à flairer le vent où tout continue

.

.

.

la flotte

la merde

la guerre

.

.

.

il pleut encore par dessus le tas

il pleut du malheur du doute de la destruction

il pleut la chiennerie en décembre

.

.

.

Publié dans écrivailleries, clavier d'intempérances | Tagué , | Laisser un commentaire

(prière vers le futur)

à toutes mes sœurs

Ô Terre, lit de nos engeances, toi la mère qui nous nourrit, toi qui prends en feu et brûle vive un million d’hectares, toi et tes colères volcaniques, tes tornades, pardonnes-tu les cauchemars vivants que nous perpétrons, par ignorance et paresse, pardonnes-tu les massacres de tes Paradis, et de ton rêve ; celui que chacun incarne malgré lui, je t’en prie pardonnes.

Ô monde, toi qui nous berce et déchire, où nos voix de femmes sont tues de siècles en siècles, où nos paroles parlent l’homme depuis des millenaires, vois poindre nos gestes, entends qu’il est plus que l’heure d’ouvrir la pensée, car nous ne pouvons plus accepter ta destruction.

Ô planète, toi notre sanctuaire et notre seul vaisseau entre les étoiles, toi que l’homme maltraite, toi la déchirée, la violée, prêtes-nous la force, car nous ne devons pas succomber au silence qu’on nous ordonne, car nous ne devons pas abandonner le futur, ni laisser l’homme seul avec tant de pouvoir qu’il puisse parfaitement en abuser.

Ô corps céleste vibrant et chantant, entends que tes filles se lèvent, entends la voix neuve des femmes, comme elle enfle et se gonfle, telle une voile d’une étoffe tissée d’une longue et terrible Histoire pour le grand voilier du temps, entends la sagesse parmi les colères et saches y trouver clémence pour celles qui ne le peuvent ni le savent.

Ô citoyennes et sœurs humaines, vous les voyantes et prévoyantes, vous toutes qui par vos corps et gestes tissez le futur, vous les merveilleuses vaillantes et combatives, vous dont la parole et la pensée sont obligées de plier à l’ordonnance mâle de ce monde, sachez voir où votre force s’applique sans violence, car il est l’heure d’une nouvelle révolution.

*

*

*

sortie de carnet — 2 juin 2023 / transcription 8 décembre 2023

Publié dans écrivailleries | Laisser un commentaire

in/poème — de sèves

nos sèves couraient vives et tendues

où s’endorment les fibres les poignets se figent

fouettés battus de brises drues

ce que malmène ce ciel de froides brûlures

la cuisance de novembre n’était que l’augure

sur nos bras lancés dans l’espace sans mesure

ha! que s’enlacent enfin nos phalanges

où rêvent nos sèves

Publié dans écrivailleries, in/poème | Tagué , , | Laisser un commentaire

cri vif

premier assault du Nord chargé de blanc

petits exercices de « cri vif » par la fenêtre — à pratiquer de préférence décoiffé et en pyjama

si vous étouffez des effets nocifs des actes inhumains perpétrés sur des humains au cours des derniers mois, si vous vous arrachez les cheveux sur la situation économico-politique (de ces temps-ci qui ne courent plus mais sprintent direct dans le mur), si vous êtes si abattu que vous ne savez plus comment vous secouer gentiment, il vous est fortement recommandé d’ouvrir sur le champ et en grand une fenêtre, de prendre trois bonnes goulées d’air et d’y crier à plein poumons l’envers de l’enfer sur Terre, l’envers de la destruction, soit : Je t’aime ! car un JE T’AIME ! hurlé à fond, promis, ça dévaste n’importe quelle connerie humaine. c’est une version revisitée du cri primal qui devrait optimiser votre moral (et peut-être celui de vos voisins)…

pour vous aider et vous encourager, et au cas où ce « cri vif » ne vous viderait pas assez le réservoir à « j’en-peux-plus », j’ai écris ceci pour la paix, que je présente comme trois cris salvateurs et inspirés, et que vous n’aurez qu’à expirer bien fort par la fenêtre ouverte (en espérant que vous poufferez de rire ce faisant) (le rire étant le but de l’exercice)

1 – contre les fusils du monde !

on inspire et on expire :

que tous les fusils du monde soient chargés de balles de neige

et

que chacun touché reçoive en pleine face la charge parfaite qui réveille !

.

.

2 – contre les grands canons !

on inspire et on expire :

que tous les grands canons soient remplis de grosses boules d’un blanc parfait

qui éclateront dans le ciel en flocons sidéraux au-dessus de toutes les villes où la destruction la violence et la guerre sévissent

pour que les tueurs se figent sur place instantanément

qu’ils se cassent en milles morceaux

libérant d’un coup tous les gens et les enfants !

.

.

3 – des ogives pour la Vie !

on inspire et on expire :

que les ogives soient chargées à bloc de médoc

de victuailles de douceurs et de jouets !

qu’elles soient programmées pour éclater

exactement au-dessus des camps et quartiers démunis

pour enrayer la peur la faim et le chagrin dans tous les pays !

.

.

si ces phrases aussi candides qu’utopistes ne vous ont pas assez calmé le fond du fond des boyaux et si vous continuez à vous sentir étouffé, je vous invite et prie de bien vouloir prendre un papier et un crayon pour écrire une phrase positive et libératrice, la mettre en boule, et hurler la phrase par la fenêtre, ou dans la douche, ou dans un gros coussin moelleux ; ou encore d’expirer profondément « Monde, je t’aime à tout jamais » avec toutes votre énergie et vos forces, comme si vous aviez le pouvoir magique de tuer le mal qui nous ronge tous autant que nous sommes

note : ces exercices sont recommandés pour une périodes d’un minimum 21 jours, le temps de changer complètement vos habitudes.

+

bonus :

trouvez une phrase qui s’exclame bien, quelque chose de drôle et de hors contexte, (genre: « Rodrigue, as-tu du cœur ? » Le Cid) et répétez-là tout haut quand vous êtes par trop contrarié.e — vous noterez au passage des réactions de la part de votre entourage, mais — concentrez votre attention sur ce que cela produit en vous, et remarquez le changement subtil de votre état d’humeur.

merci pour vous et à bientôt.

p.s.

n’hésitez pas si vous ressentez le besoin de répondre.

avec mes salutations clin d’oeillisées

Publié dans écrivailleries, clavier d'intempérances, clin d'oeil, farfelu | Tagué , , | 3 commentaires

in/poème — terrestre/s

:

la beauté n’est pas celle des paradis ni des anges espérés

mais celle des sourires qui s’illuminent comme les fleurs l’été

sur les visages terrestres des aimés

Publié dans à l'instant, in/poème | Tagué , , | Laisser un commentaire