Mardi, ou, la cigarette de Mercredi

je roule le thé vert et la menthe poivrée avec un bouton de rose pilé, puis j’en roule trois : tu en veux une ? … j’allume.

— de la détresse (masculine)

« une société qui ne prend pas soin est une dictature » a dit un grand philosophe dont j’oublie le nom.

— « Houston mayday mayday ! on a un problème ! »

l’immense vaisseau spatial qu’est la Terre se couvre de cris et de détresses. ça hurle même dans ma ville. les gestes crient leurs détresses, mal-à-dire, mal-à-être, au beau milieu de la surdité la plus sourde et pleutre, qui se contente de pointer du doigt…

— « Houston …mayday !? »

— sshhiiikruiiiichhhhiiiuuuuwiiiiuuuhhhhh…

la détresse n’a pas de sexe, toutefois elle n’agit pas forcément de mêmes manières chez l’homme que chez la femme. et, seulement, la femme exprime de plus en plus, notamment par le biais des médias de toutes sortes, ce que l’homme tait, ce qu’il garde en son for intérieur, ce qui le comprime, car on lui a (aussi) enseigner un silence soumis, une omerta masculine ; pourquoi et comment ? parce que son éducation est pauvre en model communiquant positif et carencée quant à sa nature même et ses caractéristiques intrinsèques (pour lesquelles il ne reçoit aucun enseignement ni instruction), et par un « abandon » ou non-implication des autorités. qu’elles soient parentales, scolaires, sociales et gouvernementales, elles sont dans un « laisser faire » plutôt lâche alors qu’il s’agit de la sphère la plus sensible et délicate de la composition de l’être, son éccéité et sa valeur.

entre autres, la non-reconnaissance de l’être et de son unicité, la non-culture de son estime, le non-accompagnement « pédagogique » (au sens Grec) et l’absence de notions de psychologie pour l’assister dans ses transformations et étapes de vie, le manque de programmes éducatifs et de soutien, génèrent des failles, des carences et des blessures dans la construction de la personne qu’est l’homme contemporain ; notre société ne prend pas soin de l’homme : si elle ne prend pas soin de l’homme, comment et pourquoi prendrait-elle soin de la femme ou de quoi que ce soit — seul le financier compte, voyons…— concernant la viabilité concrète de sa civilisation à long terme ?

ici apparaît le défi qui consiste à humainement renverser un état de fait et une situation sociale de crise et de violence inacceptable, et le devoir de « prendre soin » de l’homme, en lui procurant les ATTENTIONS sensibles à sa condition humaine profonde, pour qu’ainsi elle soit entendue, réparée, et que soit incidemment soignée « sa compagne de toujours », la femme. notre société a besoin que soient soignés tous les êtres.

en tant que femme libre, et en tant qu’être humain, j’affirme qu’il est temps que toutes et tous nous requérions que soient mises en place des ACTIONS CONCRÈTES de Préventions, un accueil et un entendement réel des problématiques émotionnelles, affectives et psychologiques, que soient instruits, formés et outillés les intervenants de front, les médecins, les professeurs et les parents, mais encore que soit discuté et sérieusement remise en question la manière dont l’être est mal/traité à notre époque, et comment les gouvernements le « mal/gèrent »: nous ne sommes plus en 1800 ! nous causons et entretenons un paupérisme intellectuel et psycho-affectif.

— « mayday ! je répète : mayday… »

…ssshhhrrrriiiickriickwwwwuuuuushhhhh…

est-ce que la femme peut agir une ou plusieurs de ses compétences et qualités intrinsèques en ce qui a trait à la problématique de santé psychologique, affective et sociale, et aux dynamiques de la violence dans sa société, et ce de manière constructive ?

oui. la femme peut se concerter, et prendre conscience du fait qu’une proportion des hommes vit sans apprendre à (se) vivre, et qu’il est possible à l’homme d’apprendre si lui sont enseignées et inculquées les notions urgentement nécessaires pour palier une inhabileté dite Alexithymie (inhabilité à pouvoir faire des connexions entre les émotions et les idées, les pensées, les fantasmes, qui en général les accompagnent, et qui se situe entre le déficit émotionnel et le processus adaptatif), touchant une certaine partie de la population masculine ; elle peut mobiliser sa capacité de vision à long terme et de prévoyance, puis focaliser sur le « besoin réel », en se tournant vers ce que nécessite réellement la situation, maintenant, (non pas des accusations et flamboiements, mais) soit, des outils effectifs d’éducation, et en nommant clairement que ce qui se produit ne le devrait pas si les SOINS ET L’ÉDUCATION des populations étaient optimisés RÉELLEMENT ET CONCRÈTEMENT, et mis à jour, et sur le champ.

humainement et socialement, tous, nous sommes responsables d’un « laisser faire » qui n’est plus acceptable, où le médiocre et le primaire des comportements prennent le pas sur la qualité de base de la condition humaine qu’est le droit au respect (fondamental).

hors, il n’y a pas de qualité de société sans la qualité des êtres qui la composent ; de ce fait, notre devoir est d’agir en conscience envers ces qualités humaines qui augmentent les conditions de vie de tous les êtres, hommes et femmes, exauçant le but même de la société.

* * *

*

—  » mayday… au secours ! …allô? »

— oui, bonjour, comment puis-je vous aider ? »

pour le Québec :

La violence conjugale est inacceptable, peu importe sous quelle forme elle se présente. Elle est définie par un déséquilibre dans la répartition du pouvoir entre les partenaires; une dynamique de contrôle au bénéfice d’un des partenaires est présente dans le couple. Si vous craignez pour votre sécurité dans l’immédiat, contactez le 911.

Vous croyez être victime, témoin ou auteur de violence conjugale? Contactez SOS violence conjugale pour de l’aide ou de l’information au 1 800 363-9010 (confidentiel et anonyme, 24/7) ou consultez https://sosviolenceconjugale.ca.

Vous êtes un homme et vous vous questionnez sur vos comportements envers votre partenaire? Pour trouver l’organisme le plus près de chez vous, consultez https://www.acoeurdhomme.com/.

Pour plus d’informations au sujet de la violence conjugale, visitez : https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/violences/violence-conjugale

Publié dans écrivailleries | Laisser un commentaire

thermogripheº final.

17

il pleut, dit-on, il sent le chien, il fond, il coule du ciel, il rince.

elle pluie, je dis, cette eau peigne l’air vicié de nos cités grises.

ça tombe ça crachote sur les franges et les traînes de Neige…

sur le jour le midi le soir et la nuit pour laver en grand l’hiver.

*

18

18 mars 18:41

le soleil tache les yeux de couleurs fluorescentes il pique droit et

s’imprègne jusqu’à l’hypophyse, éblouie ébaubie, comme phalène ;

comme papillon de nul envol les paupières clignent

18:48

une nappe de mousse rose flotte comme un monde.

est-ce mille et mille rêves qui la composent,

cent mille aspirations qui s’expirent et s’élèvent ?

fugaces, la beauté, l’évanescence

des reflets et les teintes floues :

j’avoue, je n’aime le rose que sali de feu et qu’aux ciels,

sinon qu’à la joue des enfances

18:49

dolentes nos fatigues s’attablent

l’heure agonique festoie

nous levons notre verre

aux tempêtes et au Roi Hiver

nous levons notre verre

à la venu d’un printemps

*

19

18:58

le jour repousse sa limite, s’étire enfle

la nuit se cale tout contre, s’accorde un point d’équilibre

.

l’hiver s’éteint. il meurt comme un vieux roi, s’il tend la main c’est celle du lègue, de la hoirie offerte et ses labeurs « vois, je ferme les yeux et la terre s’éveille ».

*

20

équinoxe

« après six mois de blanc de gris de cumul de froid de résistance de patience et de ténacité, où nous aurons tenu, nous-mêmes forteresses de chair et d’os, voici les heures d’éclairement long, voici le temps des semis et des bulbes, voici que tourne le vent dans les rais de la lumière changeante. vois les angles s’ouvrir dans tes yeux, ressens tu la douceur de la goulée parmi le grand vent, une nouvelle chaleur, un afflux, et entends tu le cœur des arbres sourdre ? L’hiver est mort. » dit l’écureuil

« Le Roi est mort ! Vive le Roi ! » pousse le vent

« Le Roi est mort ! Vive le Roi ! » répondent les oiseaux

*

*

*

très cher.e toi.e

le jour d’équinoxe, mi clair mi gris, baisse lentement dans son ciel bouché. mais enfin le printemps est à la porte, comme une lettre invisible qu’aurait déposé le Temps, une lettre un petit signe …

le pic-bois frappe à la porte du printemps, il frappe car voici l’heur de ton printemps, celui des éveils après de trop longs songes, celui à s’offrir comme on s’offre des fleurs, et peut-être celui d’un agir neuf,

et voici le temps du mot de la fin arrivé, voici qu’un non-livre s’achève, et que tourne la page d’une histoire devant une fenêtre, dans la fenêtre de ta fenêtre, sous ta fenêtre … où auront été toutes les inconstances telle une buée s’évapore jusqu’aux nuées, rêveries parmi et vers le V des oies, et plus haut encore.

je pense vers toi avec chaleur,

je t’embrasse bien,

Catrine.

*

Publié dans écrivailleries | Laisser un commentaire

thermogripheº 150323

18:46 à l’heure avancée

tous, nous courons sous le ciel changeant vers un rêve oublié

les angles avancent et se serrent de plus en plus tout contre le jour, ces lames coulantes de lumière, flux de dards fichés droits vers les confins. la nuit s’écourte et roule son quadrant d’astres au plus près, afin d’appuyer d’une épaule l’épaule des temps clairs revenus, ceux dédiés à la fonte, aux germinations et aux semences, aux fleurs et aux fruits verts, aux chants crissant des poulies du ciel après une hibernation

et tous, nous courons sous le ciel changeant vers un rêve oublié

*

chaque jour, heure, instant, le ciel s’ouvre et de nouvelles perspectives s’acquièrent, ouvrant le champ des possibles, les nourrissant d’une vaillance qui s’ignore exister. cette vaillance serait peut-être la fille d’un vieil espoir, d’un rêve ou d’un songe aussi persistant que la vie même, elle serait peut-être l’enfance d’une vision intérieure déterminée à s’incarner, conjuguant dans la puissance de l’inconscience le summum de nos aspirations toujours et perpétuellement tendues vers un demain, et de nos gestes concrets et réels, inachevés

*

f e u t r e m e n t

Roubi-Suricate, debout dans le réel

« tu vois bien qu’il arrive ce Printemps, je suis prête, je guète ! et toi ? dis tu guètes avec moi ? dis oui ! dis oui !… hey, pssst… j’ai faim… »

Publié dans écrivailleries | Laisser un commentaire

thermogripheº 10 & 11 & 120323

10

tempérament du 10 mars, matinal à 06:09
06:10, contre-aube et chute de lune.

à l’orchestre des ondes

la partition des silences diffuse doucement la musique des particules,

mariant le visible à l’invisible, nous mariant à l’impermanence,

à l’expansion de l’univers, à la puissante expiration cosmique, où

nous aspirons — respirons — transpirons — des rêves et des jours.

.

une même fréquence baigne et entoure le moindre grain de poussière,

traversant l’immensément vaste des confins les naissantes nébuleuses,

jusqu’à l’infime instant où nous l’incarnons par le corps et la pensée,

nous, résonances — magnétiques — transfusées du temps des espaces.

.

étranges fruits accordés à l’orchestre des ondes, nous éveillons-nous

à peine d’enfance — de jeunesse — d’illusions — ha ! tous nos songes !

espérances naïves ou pleutres, mais si humaines espérances humaines !

que la minute de vie achève ses variations pour cœurs et mémoires.

.

ce qui nous emporte est-ce noir est-ce blanc, est-ce vingt-et-un grammes

envolés, haut, dans le champ bleu de nos ciels où courent nos pensées,

est-ce vers le poudroiement de la voie lactée prolongeant ses bras, que

la partition des silences diffuse doucement la musique des particules

*

*

11

tempérament du 11 mars à 17:39
17:59

l’angle juste

de grandes nageuses voguent et s’effilochent sur un fond sans fond

à leurs surfaces ouatées se mirent des feux imitant les fleurs du futur

comme si du soleil émanait les teintes d’un désir et un souhait

comme si de la Terre ferme était attendu l’angle juste d’une réponse

elle tournant sans cesse dans la grande ronde des astres et des étoiles

aux yeux persistants nous guidant étourdis vers des ailleurs aveugles

à travers les trames du temps dans le temps et ses âges nous traversant

*

nuages et nébuleuses

des nageuses voguent et s’effilochent
sur un fond sans fond
à leurs surfaces se mirent des feux
imitent les fleurs
les teintes d’un désir et un souhait


d’une Terre est attendu
l’angle juste sa réponse
à la ronde des astres nous guidant
à travers le temps
ses âges nous traversant et où
des nageuses voguent et s’effilochent

*

(nos êtres)

voguent — s’effilochent
les âges nous traversant et où
à travers le temps
les astres nous guident

l’angle juste attend
les teintes qui imitent les fleurs
les surfaces où se mirent des feux
sur un fond sans fond
voguent — s’effilochent

*

*

12

f e u t r e m e n t

Roubi dans le Yéti

du bien qui conserve :

confortablement installé, le chat semble tenir un rai de soleil

fraîchement tombé de la fenêtre. voilà un trésor à chérir : un premier

rayon se faufile et mieux qu’une souri jusque sous son museau.

« goûtons cela, c’est pas trop tôt ce bain de soleil » ronronne le chat.

*

12 mars 19:49

Publié dans écrivailleries | Laisser un commentaire

thermogripheº 08 & 090323

08

tempérament du 08 mars à 12:20, couvert nuageux

.

si tous les jours tu t’éveilles et t’arrives

tous les jours je m’éveille et m’arrive

ainsi tous ces jours sont tiens, miens, et nôtres

et par tous vécus dans un même souffle

.

.

… si tous les jours sont à l’homme

tous ses jours sont le fait d’une femme

puisque la femme fait voir le jour …

tous les jours sont à la femme

.

*

09

tempérament du 09 mars à 11:40, 0° celsius, ressenti -4°

ce ciel moutonné ressemble à une mer de pensées envolées ou enfuies, roulantes sur de vastes étendues. certains disent que la pensée ne meurt pas. elle resterait en suspend dans le vent, emportée tels des filaments en un courant ondoyant et invisible, ou flot ou flux, baignant tout espace du monde. passante et passagère des brises, elle coulerait sur nos têtes et jusqu’en elles, et elle y verserait ses essences subtiles en nous laissant l’impression sentie d’être traversés par une nouvelle idée…

alors qu’une nouvelle idée émerge, elle jaillit comme un exocet, reflets, ailerons déployés. frétille-elle tant qu’on ne puisse la reconnaître ? elle passe si rapidement qu’il est quasi impossible de s’en saisir. et d’ailleurs que saisissons-nous, si ce ne sont que brèves émanations et bribes ? et quand l’idée pourtant ne se saisit de rien. faisant son chemin, elle s’avance puis se dépose comme une semence dans le creux du lit intime de nos pensées mouvantes, ressemblant à un ciel moutonné.

*

f e u t r e m e n t

Roubi dans le Yéti

si tu veux mon avis, qui n’est qu’un avis de chat, les idées sont un peu comme des oiseaux passant très haut ; elles volent si haut qu’elles en deviennent aussi minuscules que des mouches. le mieux c’est de se détendre complètement tout en restant attentif, de cette manière on attrape la bonne au bon momentfoi de chat !

*

Publié dans écrivailleries, clin d'oeil | Laisser un commentaire

— la cigarette de Mercredi

je roule une cigarette de thé vert, menthe et bouton de rose, le tout finement émietté … j’allume. tu en veux une ?

[ pensé tout haut le jour de la Femme.

en tout instant du monde, nous tous, ensemble des êtres vivants, logés à la même enseigne sur cette seule Terre, nous avançons dans l’inconnu.

son incertain nous baigne chaque jour d’un ciel toujours plus vaste. il s’ouvre et se déploie davantage que notre pensée le peut, tandis qu’il nous laisse plus aveugles et sourds que toutes créatures vivantes.

brisant sans égard le monde et ses écosystèmes, nous pensons que nous pensons, nous pensons que nous savons, et nous nous pensons « plus que ». et cependant que nous nous enfonçons dans des idéologies (masculines et dogmatiques) en forme de murs clos tapissés d’angoisses sexuelles ou existentielles, individualistes, consuméristes et dévorantes, prisonnières misérables du système des cités, le réel de la planète, lui, fonce dans le cosmos en faisant de nous des cosmonautes qui s’ignorent.

dans les faits, nous serions (encore) des animaux avec certains savoirs, mais, qu’avons-nous étudié, appris et découvert pour faire de chacun de nous des cosmonautes aguerris ? savons-nous seulement ce que nous sommes, dans la neurologie, la psychologie, la psychométrie, de l’intellect, et du tout complet de l’être dans son biome et incarnation ? nous connaissons-nous dans nos qualités intrinsèques réelles et pouvons-nous les investir? outre les sciences et savoirs prescrits, avons-nous la possession de nos moyens réels ? savons-nous nous reconnaître, soi-même puis les uns les autres ? surtout, savons-nous ne pas détruire, car si jamais nous trouvions « bientôt » une seconde Terre, qu’irions-nous y faire ? et si jamais nous rencontrions un autre peuple, qu’agirions-nous ? …des intelligences ou des guerres ; serons-nous les idiots des uns les autres ? les doutes montent en vagues successives…

ma pensée se tourne vers Homère et les grands penseur.e.s de notre très courte Histoire (« fémininement »tronquée), puis revient vers les Greta Thunberg debout dans le monde de mon jeune premier siècle du troisième millénaire, puis retourne vers les inventions visionnaires de Nicolas Tesla si tardivement au goût du jour, puis vers les véhicules sans conducteur, les livres de Asimov, les nouvelles I.A. et les robots intelligents de Elon Musk, son oeil rivé sur la planète Mars, quand la Femme doit encore faire tellement de démarches afin de simplement être épaule à épaule, dans un allant égalitaire.

avons-nous assez grandi pour ne plus refaire de si terribles erreurs telles celles qui ont été commises et le sont encore (puisque toutes les formes de guerre sévissent parmi les hommes, faisant de ces hommes des prédateurs à eux-mêmes, entre eux-mêmes, et contre les femmes, leurs compagnes de toujours), serions-nous prêts à cesser d’agir en sauvage, et à « transformer » nos types et dynamiques relationnelles ?

car nous y sommes : nous sommes bel et bien dans les ténèbres du futur, et nous nous trouvons tels que le furent nos ancêtres aux abords de l’an mille, soit tout aussi dépourvus : tout au bord de changements et de possibles, lesquels solliciteront non pas les atavismes et réflexes grégaires de conservation peureuse, mais plutôt le sommet de nos entendements, de nos qualités incarnées et capacités d’adaptations.

quelque part sur la Terre, il est midi et ailleurs il est minuit, mais il est l’heure de se sortir la tête des leurres, de se rendre sens, vision et entendement, pour comprendre que tous nos choix viennent d’idées reçues, ancestrales, pour beaucoup caduques, et ont des conséquences aussi concrètes qu’immédiates.

ici tout de suite, où que nous soyons sur cette planète inquiète et de moins en moins bleue, nos choix et nos actes sont la clef réelle activant des possibles différents : aussi, si nous choisissons un statu quo ou une résistance, s’élèvent face à nous des résistances incontournables (générées inconsciemment) (puisque l’objet de notre attention oblitère le reste du réel), et dès lors d’une acceptation et d’un accueil, ce qui se présente répond d’un même accueil, démontrant ainsi pareilles intelligences et curiosités.

il apparaît alors que nous avons un pouvoir étonnant, celui de prendre conscience que la transformation, ou ce qui transforme, est tout d’abord une nouvelle prise de position, choisie et voulue, ainsi que la possibilité d’une persistance, et la cohérence avec ce qui est choisi et désiré, passant par la forme affirmative du discours et des actes.

la cigarette est grillée…

*

Publié dans écrivailleries, clavier d'intempérances, réflexion | Laisser un commentaire

thermogripheº 05 & 06 & 070323

05

tempérament du 5 mars à 17:55

je guette. les lueurs traitent le bleu comme le fond d’une toile que peint l’angle du jour en refermant doucement le couvercle de la nuit. une vaste chape s’étire et enfle, sa couleur rose se diffuse. on dirait de la barbe à papa ou une joue tendue que caresse le vent, sous l’oeil miroitant d’une seule lune, à peine levée à l’opposé de ce pan de ciel.

je guette la minute rose.

*

*

06

tempérament du 6 mars à 17:25

le soleil bave

le soleil bave dans nos yeux un discours impitoyable

celui qu’il semble recommencer

quand tout commence — à peine

17:33

le soleil trace un arc orange à la flèche du regard

la cible mouvante

cherche

sa résidence

un cocon de rayons

englobe une autre part du monde

17:48

*

*

07

matinée du 7 mars 10:40

pendant la nuit les chapes nuageuses ont refermé un pan de ciel. au fur et à mesure leurs masses vaporeuses s’épaississent et se meuvent dans le couloir du vent qui les soulève. l’horizon clos comme des paupières, on se fie à son nez, on s’y fie réellement car il sait quand monte la tempête et quand elle chutera. ici, les nuages se conjuguent jusqu’au point culminant : il neigera la nuit prochaine.

*

*

cher.e toi.e,

l’équinoxe approche à grand angle ouvert, bientôt la nuit et le jour seront épaule à épaule…

à cette pensée je t’espère des moments ou des êtres avec lesquels le senti est d’épaule à épaule, je t’espère cette force pleine, cette sorte de clarté qui rassérène sur ce monde enroulé de ciel sans fin, où ce qui sévit le plus n’est pas encore de l’amour ni du soin, où l’équité entre les êtres n’est pas chose faite…

vois-tu, il y a tant à faire !…

je pense à toi.e,

Catrine

*

Publié dans écrivailleries | Laisser un commentaire

la cigarette de Dimanche

je roule une cigarette : thé vert, boutons de rose, menthe poivrée, un chouya de verveine : je t’en fais une ?…j’allume.

[ pensé tout haut

dans un mouvement giratoire extraordinaire, une planète ronde et bleue t’emporte avec elle, elle t’emporte ainsi que presque huit milliards de toi, vers des confins en expansion.

cette giration produit sur la Terre des temps éclairés et des temps sombres que tu nommes jour et nuit. la portion de temps dite jour est celle pour laquelle tu as reçu, depuis la petite enfance, un programme de conditionnement social qui prédit ta place : celui pré-conditionnés de tes parents (comprenant les conditionnements de leurs parents), puis celui des centres d’éducation dits écoles, le tout t’initiant aux « rouages du monde civilisé » et à ce qui est attendu de toi, ce que tu nommes « travail » et qui est une tâche sociale ; la tâche qui ne t’accomplis pas nécessairement mais que tu accomplis …

la portion de temps sombre dite nuit te rend libre d’être, dans le cadre prédéterminé et accepté de la vie sociale. ce temps permet ensuite de déposer le corps et sa conscience (sur un lit), afin que la psyché accomplisse des tâches vitales, soit : le triage des informations absorbées durant le temps de jour, l’intégration dans la mémoire, la libération de tensions psychiques et émotionnelles, une connexion profonde avec soi-même et la créative imagination, tandis que le corps s’oxygène et est engourdi par la sécrétion d’une hormone particulière pour un repos complet et une réparation cellulaire. tu dis temps de sommeil celui où tu n’as plus conscience de toi mais où ton inconscience a conscience de toi.

par alternance, la grande giration t’éveille d’un nouveau temps clair dit aube et aurore puis matin. elle t’éveille à toi-même étendu cependant que ta conscience te revient par sensations et images, effaçant des images dans l’image claire du jour que tes yeux captent et enregistrent comme étant ton réel concret et palpable. ta conscience te revient et tu te reviens au monde du corps et de la matière : tu te reviens neuf, dans un jour neuf.

émergeant de la matrice de la psyché profonde (est-ce un réveil-matin qui sonne?), tu reprends lentement la maîtrise de tes membres et tes sens. tu t’étires tout du long. tu bâilles et respires. à l’instant, ce que tu respires est un moment inouï de reconnexion complète, et le privilège de pouvoir être (encore), et celui de pouvoir te choisir, pour faire corps et accord avec les qualités singulières à ta personne, afin de les incarner dans le monde.

ainsi, réalises-tu que tous les jours sont ton jour d’arrivée, à toi, à ta conscience ? et réalises-tu que tu agis des gestes qui devraient être les gestes de ta conscience ?

« les gestes de la conscience » ?

oui, les gestes qui font du sens et qui comptent pour toi…

*

Publié dans écrivailleries, clin d'oeil, réflexion | Tagué | Laisser un commentaire