00) des espaces pleins – les ouvertures

nous avançons parmi, parmi tous les pactes et les impacts, espaces des espaces et traversés d’eux à grandes brassées, nous comme linges éparpillés, guenilles et beau-linges mêlés, mais emparés vivants, nous, infimes ouvertures effleurons, en chaque instant, en chaque souffle, plié et déplié, nous ainsi que des draps et des suaires pour les lits à faire que le temps feuillette, en guise de livres de chevet entre mille et mille soleils, nous, voués à la nuit profonde, son ultime.

[nous], la contrainte, sous contrainte de [nous] soi-même puis [nous] des autres, que rien ne dissout sauf la séparation réelle par le souffle, l’arrêt du mouvement secret; ce mouvement plus fort que nous.

[nous], la condition, laquelle force le consentir, force l’appartenance, tache indélébile. nous [nous] efforçons par tous moyens de marquer un autrement porter le [nous] comme [je], avec ce même harnais de chair imprimé jusque dans la moelle, et répandu pareillement sur le monde tout autour; figures de rappels, figures cruelles, défigurant les moindres aspects du plein.

[je] [nous] regarde. regarde-[nous], dans la gravité de toute chose. le plein est à jamais plein. et nous. nous construisons cet envers infécond pourtant que vénéré où tous tournent invalides volontaires à choir d’impuissance dans l’assise des inconfortables conforts, dans l’habitude du désirer, de l’attendre, un mal aimé douloureux et de douleurs plus profondes que les épines, bien plus creuses que la morsure où des multitudes de [je] s’enlisent dans l’illusion d’être absoutes de toutes responsabilités.

m’impossible. m’impossible à vivre nous autour. m’impossible multitudes criantes de craintes, de souffre, de faim à vivre, quand toute la soif du monde ne se retrouve que dans quelques mains, encore nous, malgré nous, malgré tous les [je], malgré les révoltes du silence dans un infime jour, ce drap maculé de boue et de sang, où nous sommes bel et bien couchés en nous-même. quelques rares [je] cherchent-ils la force de rester debout. ils cherchent la force de marcher, de marcher encore un peu, de rejoindre ou façonner des brèches les ouvertures au cas où quelque plein arriverait à y tremper le bout de nos doigts.

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phase deux du double zéro pointé:

la pensée contemporaine ressemblerait-elle, rassemblée pèle-mêle, à ces grands dépotoirs à ciel ouvert qu’on ne veut pas voir ni regarder, et si l’incertain était en fait à l’image de cette foison des matières à penser laissée pour compte, abandonnée quand surabondante, où de rares têtes fouillent, trient, récupèrent lorsque possible, trouvent trésors parfois ou rafistolent, recollent, transforment. pensée fumeuse, pullulante et compostable? qu’infusent ces décombres des furieusement sérieux, allumés, capotés, déchirés?

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